Le comte de monte-cristo - tome 3 by Alexandre Dumas

Le comte de monte-cristo - tome 3 by Alexandre Dumas

Auteur:Alexandre Dumas [Dumas, Alexandre]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Action & Aventure
Publié: 1845-07-02T23:00:00+00:00


LXXIV. – Le caveau de la famille Villefort.

À deux jours de là, une foule considérable se trouvait rassemblée, vers dix heures du matin, à la porte de M. de Villefort, et l’on avait vu s’avancer une longue file de voitures de deuil et de voitures particulières tout le long du faubourg Saint-Honoré et de la rue de la Pépinière.

Parmi ces voitures, il y en avait une d’une forme singulière, et qui paraissait avoir fait un long voyage. C’était une espèce de fourgon peint en noir, et qui un des premiers s’était trouvé au funèbre rendez-vous.

Alors on s’était informé, et l’on avait appris que, par une coïncidence étrange, cette voiture renfermait le corps de M. de Saint-Méran, et que ceux qui étaient venus pour un seul convoi suivraient deux cadavres.

Le nombre de ceux-là était grand ; M. le marquis de Saint-Méran, l’un des dignitaires les plus zélés et les plus fidèles du roi Louis XVIII et du roi Charles X, avait conservé grand nombre d’amis qui, joints aux personnes que les convenances sociales mettaient en relation avec Villefort, formaient une troupe considérable.

On fit prévenir aussitôt les autorités, et l’on obtint que les deux convois se feraient en même temps. Une seconde voiture, parée avec la même pompe mortuaire, fut amenée devant la porte de M. de Villefort, et le cercueil transporté du fourgon de poste sur le carrosse funèbre.

Les deux corps devaient être inhumés dans le cimetière du Père-Lachaise, où depuis longtemps M. de Villefort avait fait élever le caveau destiné à la sépulture de toute sa famille.

Dans ce caveau avait déjà été déposé le corps de la pauvre Renée, que son père et sa mère venaient rejoindre après dix années de séparation.

Paris, toujours curieux, toujours ému des pompes funéraires, vit avec un religieux silence passer le cortège splendide qui accompagnait à leur dernière demeure deux des noms de cette vieille aristocratie, les plus célèbres pour l’esprit traditionnel, pour la sûreté du commerce et le dévouement obstiné aux principes.

Dans la même voiture de deuil, Beauchamp, Albert et Château-Renaud s’entretenaient de cette mort presque subite.

« J’ai vu Mme de Saint-Méran l’an dernier encore à Marseille, disait Château-Renaud, je revenais d’Algérie ; c’était une femme destinée à vivre cent ans, grâce à sa santé parfaite, à son esprit toujours présent et à son activité toujours prodigieuse. Quel âge avait-elle ?

– Soixante-six ans, répondit Albert, du moins à ce que Franz m’a assuré. Mais ce n’est point l’âge qui l’a tuée, c’est le chagrin qu’elle a ressenti de la mort du marquis ; il paraît que depuis cette mort, qui l’avait violemment ébranlée, elle n’a pas repris complètement la raison.

– Mais enfin de quoi est-elle morte ? demanda Beauchamp.

– D’une congestion cérébrale, à ce qu’il paraît, ou d’une apoplexie foudroyante. N’est-ce pas la même chose ?

– Mais à peu près.

– D’apoplexie ? dit Beauchamp, c’est difficile à croire. Mme de Saint-Méran, que j’ai vue aussi une fois ou deux dans ma vie, était petite, grêle de formes et d’une constitution bien plus nerveuse que



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